...où l'on fait ce qu'il nous plaît ! De nombreuses sorties et une vrai qualité dans les sorties qui tranchent avec ces derniers mois qui ont plutôt vu la reconstruction du fond de la collection que le début de nouvelles séries ou collections. J'ai acheté des XIII, des Largo, des Spirous, des trucs qui datent, complété des séries qui avaient sautés devant l'afflu de nouveautés...
En somme j'ai acheté moins et mieux en terme de qualité, j'ai sauté mon tour plus que de raison... Et finalement, j'ai regardé le marché passer, en attendant les avis des autres, en regardant à deux fois si je devais ou pas commencer des nouvelles séries.
Pourtant, les albums qui sortent sont d'un niveau de plus en plus élevé et je n'aimerais pas être dessinateurs aujourd'hui et présenter mon travail à un éditeur... Il faut être sacrément gaillard pour soutenir la comparaison...
La multitude des éditeurs et la compléxité de la diffusion pour les petits et moyens éditeurs est aujourd'hui le problème majeur de visibilité dans les étales des libraires... On ne voit plus passer les nouveautés, si elles ne sont pas reprises par la presse en ligne, par un forum, par un auteur qui crée l'évènement autour de son oeuvre, rien ne se passe et bien des choses de qualité finissent noyée entre deux Astérix...
En effet, après un début d'année qui a fait du volume mais finalement peu d'albums qui sont indispensables dans une collection, on voit des albums sortir en ce mois de mai et qui sont des oeuvres vraiment intéressantes...
J'en ai retenu quelques unes qui me plaisent et me réconcilie avec les nouveautés et avec le plaisir de partager un livre, de le manipuler, de le conseiller... J'en avais déjà relu quelques uns dans les vacances qui viennent de se terminer mais ce n'était pas à proprement parler des nouveautés. J'avais plutôt sur le tard décours quelques uns de ces ouvrages qui étaient restés sous les piles des libraires.
Mais ici, j'ai d'abord le Loup de Marc, Eric, et Amélie. C'est pas du jeu, alors je fais vite. J'aime la forme, les 200 pages en bi chromie, ça a de la gueule quand même. J'aime le fond qui est fort et j'aime le rythme de l'histoire.
Par contre, c'est pas forcément simple à lire, ce n'est pas l'ouvrage grand public le plus sympa que j'ai connu mais pour des gens qui viennent de la bande dessinée traditionnel, c'est une bonne passerelle vers le Roman Graphique... Car vis à vis de créneau là, c'est une bonne solution que de lire celui ci pour commencer !
Enfin quand même, tous les 3 : BRAVO !
D'un autre coté, je joue Futuropolis. Je suis fan des collections qui sont en train de se mettre en place. Bien sûr, je ne prends plus tout pour pleins de raison, les bouquins sont chers, parfois pas simple et pas que des chefs d'oeuvre mais quand on a publié le dernier Pendanx qui est lui par contre une merveille, et quand on s'appele Futuro, on ne peut pas vraiment se tromper souvent...
L'un des petits jeunes de chez Futuro, c'est Bernar Yslaire... quelque soit l'orthographe... C'est FABULEUX. Il propose lui aussi un roman graphique, plus proche de la bande dessinée franco belge, mais d'une élégance visuelle impressionnante.
Comme quelques années auparavant, il utilise l'actualité pour repositionner des héros ou plutôt des quidams qui croyent être acteurs de l'actualité mais que ne sont que ceux qui subissent cette actualité, comme vous et moi. Il met en perspective les croyances, les religions, les désirs, les guerres et finalement le peu de sens de chacun de ces principes... Il pose son contexte, dessine le contour des histoires, laisse se morphondre ces personnages pour les libérer enfin...
Comme dans un film d'art et d'essai qui aurait rencontré Hollywood, il propose un feu d'artifice intérieur ! Une grande histoire à lire, relire et à dévorer grahiquement !
Enfin pour finir le meilleur ou plutot les meilleurs. Surtout quand on ouvre l'album et on voit la peinture qui sert de fond à la premiere double page de cette histoire... Une magnifique peinture de Mathieu Lauffray qui place le décor dans la foret amazonienne... Tout un programme.
L'histoire est de Xavier Dorison, comme WEST, les Brigades du Tigre ou comme c'est écrit sur la couverture le Troisième Testament, la mise en image de Mathieu Lauffray, comme tant de choses que ces pages ne suffisent pas à le décrire... Il est graphiquement l'un des auteurs les plus complets aboutis et performant... Trop peut être pour la BD mais uniquement pour notre plaisir...
L'album est le premier de quatre qui font suite à l'île au trésors de Stevenson. On retrouve en grand et en couleurs les qualités des deux comparses, on en prend plein les yeux, on aime, ça bouge, tourne, chante... On est comme devant un grand écran, la musique résonne dans la tête...
C'est une vrai réussite, comme on les aime, vivement la suite...
Comme quoi d'une part le volume n'est pas une solution au regard de la production de bande dessinée en France. On va trouver quelques très très bon albums dans ce cadre là !